vendredi 8 avril 2011

Jokari...

écrit il y a déjà quelques années...


Putain c’est haut bordel.







Je ne vois même pas le fond du gouffre quand je me penche par-dessus le parapet de ce pont  perdu de province.
J’ai les pieds liés, je suis au dessus du vide, un cosmonaute fluo derrière moi ne cesse de me gueuler dans le dos ses petits arguments préfabriqués.


Moi j’ai l’impression d’être sur un navire de pirates, ils vont me jeter dans l’océan pour nourrir les requins.
Sauf que pour le moment, les requins sont sur le pont et me regardent…

Certains aimeraient bien prendre ma place, j’en suis sur, d’autres s’impatientent, je sens même des regards de mépris.

 Ils pensent que j’ai peur…

Avec un élastique de jokari pour me retenir et rien d’autre, avec des rochers des deux cotés d’une chute où l’on ne peut rien corriger une fois lancé, je devrais être mort de trouille c’est sur.
Mais j’attendais ça depuis trop longtemps pour reculer et laisser passer ma chance.

Je me penche à nouveau et mes yeux s’habituent à la profondeur, je crois même apercevoir une rivière tout en bas. Je me replie sur moi-même, je prends une profonde inspiration, j’oublie les marins hilares et dans une seconde précieuse d’inconscience totale, je fais le grand saut.

J’ai eu à peine le temps le temps de couper cet élastique à la con avant de plonger.

Je préfère me briser le cou si je rate la rivière qui s’approche à toute vitesse que de remonter comme un yoyo débile.

Là haut je sais déjà ce qui se passe…….

2 commentaires:

  1. Certains s'interrogent sur la chute, d'autres sur l'atterrissage. Les plus frileux ne se posent pas la question.

    J'aime bien te lire Amigo ;)

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  2. Premier commentaire sur le blog, je suis très content qu'il vienne de toi! Merci:)

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